Mes premiers pas vers le Lean Startup

Ne voulant pas me limiter à mon background technique, j’essaie de plus en plus de développer des notions d’entrepreneuriat dans l’idée d’être plus utile dans mon analyse technique et de continuer la reflexion autour de différents développement d’applications dans une start-up. L’idée est de ne pas se limiter au développement demandé, mais d’essayer d’appréhender toute la chaine de réflexion, à savoir du besoin de clients jusqu’à l’utilisation d’un nouveau service/produit développé et de voir comment celui-ci est utilisé et ce qu’il faut améliorer.

Pour cela, et avec les conseils avisés d’un ami , Maxime Salomon, j’ai commencé à lire The Lean Startup de Eric Ries. Ce livre aborde de nombreux sujets autour de l’entrepreneuriat, du marketing ainsi que de développement de produit à proprement parlé. L’idée est de proposer un cycle itératif de développement pouvant permettre de mesurer rapidement différents paramètres pour faire évoluer un produit en fonction de nouvelles données.

Etant d’un formation plus scientifique, j’ai ce besoin de mettre en pratique ce dont il est question pour mieux comprendre la solution proposée, j’ai aussi un besoin de me documenter sur les différents termes employés pour ne pas passer à côté du sujet, c’est pourquoi je prends mon temps pour lire ce livre, mais je vous propose mon retour d’expérience sur mes premiers acquis et comment j’essaie de les mettre en pratique.

Le Lean Startup

Le Lean Startup propose une approche scientifique dans la gestion d’une start-up afin d’accélérer la délivrabilité d’un produit désiré. Cela passe par la mise en place d’une méthode aidant à savoir quelle direction prendre, quand tourner, quand persévérer et continuer à développer son entreprise. Bien que ce livre porte le nom de “Lean Startup”, il est presque exclusivement porté sur le produit.

Plusieurs idées se dégagent de ce livre, entre autre le principe de “Build-Measure-Learn” qui propose une boucle de développement afin de remettre en question en permanence l’évolution d’un projet.

Voici mes conclusions sur ce principe en particulier:

Le premier produit, rapide mais pas parfait

Quel que soit le produit en question, le fait est que celui ci ne peut être parfait dans sa première exécution. Cela peut être dû à l’écoute du marché faite, au temps de développement, etc.

Prenons une application mobile: si nous prenons 3 à 6 mois pour la développer, le besoin de vos utilisateurs potentiels peut évoluer, ou peut être que la plateforme ou le support aura aussi évolué.

Avec le temps, vous serez tenté de rajouter différentes fonctionnalités afin de compléter votre idée de départ, sans savoir si elles seront utiles pour vos utilisateurs, et peut être tomber dans un schéma d’un service “qui fait tout” sans rien faire correctement.

Il se peut aussi que vos utilisateurs ne voient pas l’intérêt de votre produit, ou qu’ils l’utilisent d’une autre manière, et vous aurez mis 3 à 6 mois à vous en rendre compte.

Il faut garder en tête que le produit qui répondra au mieux au problème et qui sera le mieux distribuer “gagnera”. Ce ne sera pas forcément le meilleur ni le plus beau produit. Prenons “leboncoin.fr”, il n’est pas le plus beau site d’annonces en ligne, pourtant il est l’un des sites les plus visités en France.

À nouveau, si nous reprenons notre application mobile, nous restons sur une idée simple avec une fonctionnalité bien définie et bien exécutée comme une “TODO list” partageable entre différentes personnes. Cela va vous demander 3 à 6 jours de développement (c’est ça l’efficacité), elle sera donc rapidement disponible en téléchargement. Elle aura peut être quelques bugs, mais avec le temps disponible à la base (nos 3 à 6 mois) et le temps investit dans notre développement (seulement une semaine) , nous restons capable de répondre et proposer une mise à jour. Et c’est tout aussi rapidement que vous pourrez voir si elle est téléchargée, comment elle est utilisée, et mesurer tout un ensemble de données afin de faire évoluer votre produit.

Mesurer au maximum

Comme dans toute approche scientifique, il est bon d’avoir des chiffres pour comprendre l’état actuel des choses. C’est un point important dans le concept du Lean Startup. La mesure de différentes données et leurs interprétations vont nous permettre de savoir si nous sommes sur la bonne voie, ou si au contraire il faut faire un “pivot”, c’est à dire redéfinir notre proposition de valeur.

Dans notre exemple d’application de “TODO list”, l’idée serait de savoir combien nous avons eu de téléchargement, que ce soit dans le temps (par semaine, par mois) mais aussi par région géographique. Si vous avez développé une version anglais mais qu’elle est autant téléchargée en France qu’aux États-Unis, cela peut nous inciter à traduire l’application et à pousser notre service sur d’autres territoires.

Toujours dans notre application, nous pouvons pousser le concept de mesure plus loin avec des outils précis (Google Analytics entre autres), nous allons mesurer quand nos utilisateurs ajoutent une liste de tâches, s’ils utilisent la notion de deadline d’une tâche, comment les partagent-ils, combien de fois est ouverte l’application (par jour, par semaine), avec combien de personne ils partagent leur liste, etc.

C’est grâce à ces données mesurées que nous pouvons ajouter ou supprimer des fonctionnalités; nous allons passer dans l’interprétation et la phase d’apprentissage.

Apprendre, par la réussite ou par l’échec

Une fois ces mesures faites, nous allons passé à l’interpretation de ces données pour savoir si nous sommes sur la bonne voie ou si nous faisons fausse route.

Nous pensions que notre application “TODO list” était plutôt destinée à l’univers des entreprises pour le partage des tâches dans une équipe de travail, mais nous mesurons que son utilisation est faite dans le cadre d’associations dans le secteur de l’évènementiel. C’est à ce moment là que nous pouvons proposer une intégration de notre application à travers les réseaux sociaux et faire évoluer notre produit.

C’est aussi dans cette partie là où nous confirmons nos acquis, s’il y a eu 100 000 en une semaine ou 10 téléchargements en 1 mois c’est que nous avons identifié un réel besoin ou au contraire que nous devons repartir dans l’étude du besoin du client. Dans ce dernier cas, il est préférable d’aller directement rencontrer le client pour mieux le comprendre et lui proposer une solution concrète plutôt que de rester à “distance” en pensant savoir ce qu’il veut.

Enfin, la notion d’échec ou de perte de temps n’est vrai que si nous n’apprenons rien. Savoir pourquoi notre application n’est pas téléchargée, pourquoi elle est peu utilisée ou pourquoi la cible de notre produit n’est pas la bonne peut nous aider à améliorer notre produit et à concevoir au mieux celui de demain.

Conclusion

Le principe du Lean Startup répond à plusieurs de mes questions et me pousse à continuer sur cette voie là. Cela me permet d’ouvrir mon champs de vision pour ne pas rester simplement sur un aspect technique mais de continuer mon travail d’analyse sur le développement de produit. Je suis encore loin d’avoir cerné tous les enjeux de cette méthode et c’est pourquoi j’essaie au maximum de voir des parallèles dans mon quotidien et de l’appliquer dans mon travail.

C’est une lecture que je recommande à tout profil technique qui aimerait s’essayer à l’entrepreneuriat.

© 2023 Benoit Pasquier. All Rights Reserved
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Benoit Pasquier

Software Engineer 🇫🇷, writing about career development, mobile engineering and self-improvement

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